« Elle est née du souffle des dieux, elle a bâti ses fondements sur un mystère latent, elle poursuit son histoire vers une gloire brûlante. Antalis, une cité égarée sur la frontière entre ciel et terre. Une construction aveuglante, imperceptible pour quiconque n’y est pas invité. La terre promise, un paradis pour les élus. Et des rouages parfaitement huilés, pour que les erreurs humaines ne viennent corrompre la dernière parcelle d’ordre et d’espoir sur cette terre. » ▬ Extrait de Histoire de la fondation d'Antalis, chapitre 0.

Je suis Gaïa, née pour servir la cité, choisie pour être son souffle, son guide, pour mener ses habitants sur les bons chemins. Je suis les os et la chair qui supportent Antalis, la terre bienfaitrice. Et ses secrets m’ont été transmis. Je ne peux tout vous révéler. Mais je me fais pour un moment la conteuse de cet univers, la voleuse d’histoires qui ouvrira vos yeux sur les merveilles qui s’amoncellent.

Il y a 60 années que la cité est apparue un jour, dans le ciel. Les récits disent qu’on la voyait au loin, qu’on se demandait d’où elle était survenue, qui en était à l’origine. Le mystère demeure, pour la plupart. Ses fondateurs légendaires ne sont connus que par les serviteurs de la cité, qui les transmettent à la génération suivante et ainsi de suite. Un cercle fermé, un secret qui se conserve, jalousement. Les seules traces qui restent de ces êtres que les habitants ont élevés au statut de dieux sont les statues le long de l'Allée des Réjouissances. Ils sont devenus les gardiens symboliques, les seules reliques d’une croyance déchue de ces humains qui ont appris à ne plus croire aux miracles. Seulement à la réalité concrète de ce qui leur est présenté.

Ainsi, ils croient à ce renouveau. Ils acceptent d’entrer à Antalis quand une mystérieuse lettre leur est envoyée, depuis leur terre d’origine. Le monde est à feu et à sang. Cette cité est le meilleur échappatoire, la seule parcelle de paix, élevée au rang de territoire divin même par ceux qui ne savent pas ce qu’elle recèle, qui savent seulement qu’elle existe, quelque part, dans le ciel. Seuls les élus y accèdent. Seuls eux peuvent traverser la barrière qui empêche les imposteurs d’entrer. Et une fois à l’intérieur, ils ne regrettent pas leur audace et leur choix.

La construction se décline en différents niveaux, joignables par une porte. 7 existent au total. 6 sont connues des habitants. Elles représentent le partage de la société, sur un critère de nivaux qui leur permet de se distinguer, de vivre chacun d'une façon différente. Ainsi, on peut partir de l’honnête travailleur, en bas de l’échelle et de la cité, jusqu’à l’élite, qui atteint les cimes d’Antalis. Chacun évolue à son rythme, construit sa vie selon ses propres besoins et désirs.

Pourtant, quelque chose se trame. Les changements apparaissent, enflent, finissent par éclater. On laisse la place aux découvertes, à un nouvel espoir. On voit apparaître des remèdes merveilleux, des façons de grimper les échelons, de s’offrir une vie meilleure. Phoenix. C’est le nom de cette puce que l’on peut s’offrir, promue par le gouvernement même. Elle permet le miracle. Elle est le meilleur moyen de faire ses preuves, d’obtenir ce que l’on a naïvement appelé pouvoir. Puis réussite, immanquablement.

Elle s’implante dans la cité, devient le moyen de prédilection pour tenter de dépasser sa condition. Ses créateurs sont adulés par les uns, maudits par les autres. L’A.O.C.H.S. (Association Of Challengers for Humanity Saving) ne fait clairement pas l’unanimité. Et en plus de ses détracteurs habituels, dans l’ombre, se crée le produit capable de rivaliser avec la puce.

La génération actuelle est donc plus portée vers les technologie, vers les réussites. C’est la troisième qui se succède sur la cité, qui a eu le temps de se créer ses traditions, ses mythes, ses histoires merveilleuses. Ainsi, on voit les enfants craindre le Croquemitaine, espérer apercevoir la Femme des Neiges ou encore suivre le Lancer de Lanternes, les yeux émerveillés.

C’est un mélange de traditions et de renouveau. Un juste équilibre entre passé et avenir, pour mieux vivre le présent. Ce qu’elle recèle en son cœur le permet.

Vous pouvez ainsi l’apercevoir, au loin, vous en faire une idée. Votre image se précisera peut-être, si vous consultez les autres écrits. Pour connaître toutes les nuances de ce monde nouveau. Je reste dévouée à son service et à celui de ses habitants. Mon rôle sera de vous guider avec efficacité sur ces chemins sinueux. La suite vous attend.


Gaïa, Prêtresse de la Terre.


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